Niger: Référendum constitutionnel - Tandja seul contre les juristes et les démocrates
Pierre Emangongo
14 Juillet 2009
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Les avocats du Niger ont annoncé hier lundi 13 juillet s'être mis en grève pour 24 heures pour exprimer leur «solidarité» avec la Cour
constitutionnelle, dissoute pour s'être opposée au référendum du président Mamadou Tandja décidé à rester au pouvoir. «Nous déposons nos robes, nous fermons nos cabinets aujourd'hui pour manifester notre solidarité», a affirmé à l'AFP le bâtonnier Moussa Coulibaly. Dans un communiqué, les avocats ont jugé illégale la dissolution de la Cour
et «félicité» ses membres pour leur travail.
Le 17 juin, le Conseil de l'Ordre des avocats avait déjà appelé M. Tandja à se plier à la décision de la Cour
constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, qui a annulé son décret convoquant un référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de se maintenir au pouvoir.
Les décisions de la Cour
sont sans appel et s'imposent au président et ses membres sont inamovibles jusqu'en 2012, selon la Constitution.
M. Tandja a dissous le Parlement, puis la Cour
constitutionnelle, modifié le code électoral et s'est arrogé des «pouvoirs exceptionnels» qui lui permettent de gouverner seul par décrets et ordonnances. Il a , à en croire le journal l'Observateur Paalga,renforcé les pouvoirs du Conseil supérieur de la communication (CSC) en termes de censure des médias avant d'appeler , le dimanche 12 juillet 2009 , les Nigériens à un «oui massif» au référendum.
Le principal opposant au pouvoir, Mahamadou Issoufou, a de son côté dénoncé un coup d'Etat» du président Tandja et «exigé» son départ ainsi que sa «mise en accusation» conformément à la Constitution
pour «haute trahison pour avoir violé son serment» de respecter la Constitution.
Le commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire, le Belge Louis Michel, a, d'après le Journal en ligne Rue 89, diffusé, le samedi 11 juillet 2009, une lettre où il menace de couper les crédits européens qui assurent les dépenses du régime Tandja.
En définitive, la Communauté
internationale et tous les démocrates de la planète devront soutenir l'opposition nigérienne pour mettre hors d'état de nuire Mamadou Tandja qui s'oppose à l'alternance au pouvoir dans ce pays de l'Afrique de l'ouest.